Il paraît, d’après quelques sociologues et malgré les apparences, que la violence physique diminue alors que les invectives en tous genres progressent. Quant à notre QI, il serait, lui aussi, nettement orienté à la baisse.
Ces deux constatations pourraient expliquer l’agressivité verbale généralisée, la dévalorisation de l’information dans les médias audiovisuels, les succès d’audience d’émissions d’une vulgarité abyssale ou de réseaux sociaux déployant des addictions au contenu le plus nul qui soit.
Il ne s’agit pas seulement de critiquer des chaînes qui racolent avec des choix de sujets et des biais de présentation, de pourfendre des émissions du type TPMP qui contribuent à l’abrutissement général, de décrier Twitter qui depuis qu’il est devenu X n’est plus qu’un repaire de donneurs de leçons, intellectuels ou pas, où la violence, la haine, la connerie prospèrent en l’absence de toute modération, ou encore d’accuser Tik-Tok d’emprisonner de manière très sournoise les esprits trop jeunes pour s’en rendre compte ou ceux d’adultes décérébrés.
Non, il s’agit plutôt de constater que l’immédiateté, les flux colossaux d’images et d’informations et leur accès permanent sur tous nos écrans sont entrain de nous faire préférer le facile, le moche, la violence, le clash, les gens qui aboient plutôt que ceux qui font l’effort de la nuance, de la tolérance, de la recherche patiente de la vérité.
L’agressivité ne date pas d’hier mais elle devient la règle, un peu comme si la société adoptait Hanouna comme maître à penser. Une fois de plus, le classement PISA montre que le niveau général des élèves français continue de baisser. Leur forme physique également se dégrade, leur sédentarité croissant comme leur temps passé devant les écrans.
Les simplismes, l’immédiateté, les biais de confirmation algorithmiques, la vitesse, l’agressivité orientent toujours plus nos vies. Alors oui, il est bien possible que dans ces conditions, notre QI régresse, que nos facultés de discernement en pâtissent, avec toutes les conséquences sociales et politiques qu’il est facile d’imaginer…
MT
Illustration Soulcié pour Marianne
