Et l’intérêt général ?
Et l’intérêt général ?

Et l’intérêt général ?

Tambouille électorale, dogmatisme, ambitions personnelles, depuis la dissolution lunaire de l’Assemblée Nationale, à quelques exceptions près, les dirigeants de nos partis politiques semblent avoir définitivement perdu le sens de l’intérêt général.

Il était admis que la question du budget ferait tomber le gouvernement à l’automne. Ce renvoi des députés était à terme inévitable mais face à la déroute du pouvoir en place au élections européennes, la dissolution s’est avérée calamiteuse car décidée dans la précipitation, peut-être dictée par une blessure égotique particulièrement douloureuse.
Alors qu’elles auraient pu être préparées et fixées après les Jeux Olympiques, ces législatives organisées en trois semaines n’ont fait que confirmer la tendance. C’était couru d’avance, mais cette logique a apparemment échappé à Emmanuel Macron. La seule bonne nouvelle fut la résistance du front républicain au second tour.

Résultat, le gouvernement, celui formé en septembre, est tout de même tombé à l’automne et il y a lieu de s’inquiéter pour celui qui sera formé par Bayrou (peut-être) avant Noël…

Les extrêmes de gauche comme de droite sont clairement motivés par des élections présidentielles anticipées, leur stratégie visant à pousser le Président de la République à la démission en aggravant le chaos à l’Assemblée Nationale, donc dans le pays. 
Les socialistes ont besoin des insoumis pour défendre leurs positions locales qui restent fortes dans les mairies ou les régions. Pour autant, la difficulté à former un bloc central est telle qu’avec une trentaine de députés, ils sont en mesure de décider ou pas une nouvelle censure, donc de faire valoir des exigences difficilement acceptables par tous les membres d’une éventuelle coalition modérée, l’abrogation de la réforme des retraites notamment. Leur refus de participer au futur gouvernement en « attendant sagement 2027, gage de reconstruction électorale » (dixit un cacique socialiste) dit tout de leur principale préoccupation.
À droite, quelques députés restent des cibles potentielles pour le Rassemblement National et l’équilibre reste fragile.

On voit bien depuis la dissolution, que le calendrier électoral et l’intransigeance idéologique l’emportent sur toute autre considération.

Concept pourtant fondamental en politique, l’intérêt général est aujourd’hui bafoué alors que la situation du pays est préoccupante, sur le plan budgétaire bien sûr, mais pas seulement. Il devrait transcender les intérêts particuliers des individus ou des partis et viser à promouvoir le bien commun. En réalité, nous assistons quotidiennement à des comportements en opposition avec ce principe.
Dans les systèmes démocratiques, ce sont les élections, les référendums, mais aussi des processus de délibération et de décision collective qui déterminent l’intérêt général. À certaines étapes de son histoire, la défense du bien commun peut exiger un sens exceptionnel du compromis, celui-là même qui fait défaut à quelques-uns de nos dirigeants. 

Ces invraisemblables pertes de temps accélèrent de fait la dégradation de la situation du pays mais aussi la perte de confiance des citoyens dans les institutions. 

Baisse de la participation électorale, cynisme politique en hausse, démocratie toujours plus en souffrance.

Sinistre rigolade.

MT

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