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Le libéralisme, cet éternel incompris

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« Le gouvernement civil est en réalité institué pour défendre les riches contre les pauvres » Cette phrase est signée Adam Smith, le père fondateur du libéralisme. Ni Marx, ni Mélenchon, mais Adam Smith, n’en déplaise à celles et ceux qui confondent libéralisme et capitalisme, qui l’assimilent à une sorte de loi de la jungle économique, à la dérégulation, ou la financiarisation de l’économie.

Le libéralisme est une pensée politique, mais aussi philosophique fondée sur le respect des droits de l’individu.
Les attaques dont il est l’objet sont pour l’essentiel dues à une définition très approximative et à sa concomitance avec le capitalisme. Le capitalisme, lui, n’est rien d’autre qu’un outil économique qui dirige une partie de l’épargne vers le capital d’entreprises, constituant ainsi une ressource stable permettant à chacune d’assurer sa pérennité, de s’endetter, d’investir, de se développer. Il n’y a pas de meilleur système que celui-là pour assurer le développement économique, la création de richesse, d’emplois et le financement des services publics ou encore de la protection sociale. Le libéralisme défend toutes les libertés dont évidemment celle d’entreprendre, donc de recourir au système capitaliste.

Le libéralisme combat les dérives du capitalisme

Mais, et il s’agit de l’impasse que font régulièrement ses adversaires, le libéralisme combat les dérives du capitalisme : la connivence qui aboutit à des accords contraires à l’intérêt général, la financiarisation à outrance et son principal corollaire : la spéculation, la cupidité avide de gains immédiats, quelles qu’en soient les conséquences sociales ou environnementales.
Les libéraux, eux, défendent la création de valeur utile dans le temps. L’idée hélas très répandue qui voudrait que le libéralisme place les intérêts des capitalistes – entendons par là les gros possédants en termes de capitaux – où des entrepreneurs, au dessus des intérêts des autres classes sociales est historiquement fausse même si l’exigence première du libéralisme est le respect de la propriété privée de moyens de production.

La pensée libérale défend toutes les libertés, sans les trier

S’il est vrai que la théorie libérale a longtemps reposé sur sa composante économique, seule capable de générer de la prospérité, la liberté politique en est un pilier essentiel.
Liberté de choix, de conscience, d’expression, respect du pluralisme, égalité des droits, exigence de responsabilité et confiance dans l’initiative individuelle, acceptation du risque et du droit mesuré à l’erreur, la pensée libérale défend toutes les libertés, sans les trier, sans tergiversation dogmatique de droite ou de gauche.
On peut constater d’ailleurs que les divergences entre les diverses sensibilités libérales résident précisément dans l’acceptation ou pas d’éventuelles exceptions dans les privations de libertés. Celles, liées à la gestion d’une pandémie en sont un très bel exemple. En effet, laisser le choix, dans la prévention, à l’ensemble de la population lorsque les comportements individuels mettent en péril la santé voire la vie de tierces personnes, est-ce être libéral ou bien libertaire ? Accorder aux automobilistes le choix de s’arrêter ou pas au feu rouge, est-ce être libertaire ou simplement stupide ?

La pensée libérale défend l’acceptation de règles minimales permettant aux individus d’évoluer libres dans une société harmonieuse, et réclame un État suffisamment puissant pour faire respecter ces règles.
Le libéralisme est le contraire du chacun pour soi, à l’opposé de ce conformisme intellectuel qui tente de lui attribuer la responsabilité de toutes les misères sociales et des catastrophes écologiques. La confusion, encore et toujours, avec les comportements court-termistes, individualistes, à la poursuite de profits immédiats.
Limiter l’autorité gouvernementale en garantissant les droits individuels, en défendant autant que possible la décentralisation. Encourager les initiatives, faire confiance aux femmes et aux hommes qui entreprennent dans l’économie mais aussi dans la culture, dans les milieux associatifs, à celles et ceux qui n’attendent pas tout de la puissance publique. Défendre résolument toutes les libertés.

Voilà quelques uns des principes fondateurs du libéralisme, cet éternel incompris.

MT